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Les trois lauréates du prix de l’entrepreneuriat féminin du 92

L’entrepreneuriat reste un chemin long et périlleux pour les femmes qui se lancent dans cette aventure. Les startups créées par des femmes lèvent 4 fois moins de fonds que des startups fondées par des hommes. Paradoxalement, les entreprises dirigées par des femmes sont 32 % plus rentables d’après une étude de Women Equity Partners. Les porteuses de projets sont particulièrement impactées par de nombreux stéréotypes tenaces, un syndrome de l’imposteur toujours présent et d’un manque de représentation pour promouvoir l’image des entrepreneures. Dans cet environnement, Le Catalyseur de l’innovation et de l’entrepreneuriat soutient la place des femmes dans cet univers. De nombreuses initiatives pour les accompagner sont mises en place avec notamment des journées consacrées à la thématique, mais également le prix de l’entrepreneuriat féminin du 92. Le 15 novembre dernier, l’événement a permis à une dizaine d’entrepreneures du territoire de pitcher leur projet. Les BullotinsManita et Octolo.tech ont remporté le prix, l’occasion de revenir sur leur parcours, sur leur initiative et sur l’apport du Catalyseur dans leur démarche.

Les Bullotins, des crèches adaptées pour l’inclusion

En France, 18 % des enfants (120 000 nouveau-nés par an) naissent avec un trouble du neurodéveloppement chaque année. Pour accueillir ces enfants, des crèches sont adaptées à leurs besoins. Les Bullotins est le premier réseau de crèches inclusives qui permet de recevoir des enfants atteints d’un trouble du neurodéveloppement, de 18 mois à 6 ans. « Aujourd’hui, il n’y a aucune prise en charge globale qui est proposée aux enfants dès le plus jeune âge, alors que nous savons que c’est à ce moment-là qu’on peut avoir le plus d’impact sur le développement des enfants », explique Violaine Saint-Romas, cofondatrice et directrice générale des Bullotins.

Avec son associée, Aliénor de la Taille, elles développent la startup avec deux premières crèches du système PSU (prestation de service unique).  La première ouvre ses portes à La Garenne-Colombes en janvier 2021 puis la suivante à Clichy en décembre 2022 : « L’idée est d’accueillir les enfants à temps plein, ce qui permet également aux parents de reprendre une activité ou de continuer à travailler (64 % des familles d’enfants bénéficiaires de l’AEEH comptent au moins un parent inactif ou au chômage, soit 24 % de plus que les autres familles, ndlr). Chaque enfant va avoir un parcours de soin complet et adapté sur place, souligne la cofondatrice. Nous avons une équipe petite enfance, mais également des kinésithérapeutes, des ostéopathes, des orthophonistes, des thérapeutes, des psychologues et des référents de scolarité. »

Actu Les Bullotins_ Violaine_Alienor

Le Catalyseur a fixé la santé comme l’un de ses grands axes pour cette année, et le projet des Bullotins entre parfaitement dans cette ambition. L’entreprise a notamment remporté le prix de l’entrepreneuriat féminin dans la catégorie « Reconversion » : « Le prix est une vitrine pour mettre en avant ce qu’on est et ce qu’on a réalisé jusqu’à présent », confie Violaine Saint-Romas. Les Bullotins ont accès à un programme de formation, un réseau et également la mise à disposition de locaux au Catalyseur : « C’est très utile puisque nous n’avons pas de bureau pour travailler sur des sujets de fond en dehors des crèches », se réjouit l’ancienne financière. Elle ajoute : « Le Catalyseur est un facilitateur puisque dès que nous avons une question, elles sont disponibles. En tant qu’entrepreneur, femme ou homme, nous avons de nombreux challenges chaque jour donc c’est très agréable. » Les Bullotins ont déjà des conventions avec certaines villes de Paris Ouest La Défense (POLD), mais la startup souhaite se développer davantage. Après une levée de fonds en octobre, son ambition est de s’étendre dans les autres territoires des Hauts de Seine.

Manita dribble les préjugés pour démocratiser le foot chez les femmes

Le football féminin prend de l’ampleur en France, mais le chemin reste encore long pour atteindre l’égalité. Lancée en 2020, Manita est une plateforme qui a pour ambition de rendre le football loisir accessible à toutes les femmes. « L’objectif est que le foot devienne pour les femmes ce qu’il est aujourd’hui pour les hommes, affirme Camille Amar, fondatrice de Manita. Sur notre plateforme, on sélectionne son créneau et on retrouve d’autres joueuses avec qui partager un moment. » Avant de créer la startup, Camille Amar a découvert le foot dans son ancien travail de juriste : « Il y avait une équipe masculine et ils ne trouvaient pas de joueurs donc ils m’ont proposé, rappelle-t-elle. J’ai découvert le foot et je me suis dit que c’était quand même bizarre de ne jamais avoir pensé à pratiquer le foot avant. Le message que la société envoie aux petites filles et aux femmes, c’est que le foot n’est pas un sport fait pour elles. »

Les clubs ouvrent de plus en plus la porte aux femmes avec l’ambition d’atteindre les 500 000 licenciées en 2028 (240 000 actuellement), mais le foot loisir reste confidentiel : « Si j’intègre un club, je n’ai pas forcément envie de jouer en compétition et de suivre le rythme de deux entraînements et un match par semaine, insiste la fondatrice de Manita. Les obstacles sont d’ordre psychologique et sociétal, on peut se dire que le foot n’est pas fait pour soi, ne pas oser jouer avec des hommes ou ne pas connaître de femmes pour jouer. Ce sont toutes ses raisons qui ne permettent pas aux femmes de jouer au foot. » Sans vouloir devenir la nouvelle Marie-Antoinette Katoto, les joueuses s’inscrivent dans des créneaux répartis en quatre niveaux (débutante à experte). La startup développe également le football en entreprise pour les femmes avec des entraînements, des tournois et des ligues tout au long de l’année.

Lauréate du prix de l’entrepreneuriat féminin dans la catégorie « Impact », Camille Amar était enchantée par cette distinction : « Je suis née dans le 92, j’ai mon siège dans le 92, je trouve que c’est important d’être actif sur son territoire. Ça me plaît également de montrer qu’une femme peut lancer sa société et réussir à changer le monde à son échelle. » Être une entrepreneure dans le sport, et en particulier dans le foot, est une difficulté supplémentaire. Pour contrer ces préjugés, le Catalyseur s’engage dans un accompagnement : « Ce prix nous a apporté de la visibilité et de la légitimité sur le territoire, affirme la fondatrice. Nous avons le droit à des bureaux, des formations, du réseau et des tarifs préférentiels avec une experte-comptable. Le Catalyseur nous facilite beaucoup de choses. » Un petit coup de pouce qui pourra permettre à de nombreuses femmes de tester le football à travers leur entreprise ou leur initiative personnelle.

Actu Manita_ Camille_Amar

Octolo.tech, la solution qui simplifie la gouvernance

Souvent pointé du doigt par les entreprises, l’administratif reste pourtant essentiel pour ces dernières. Octolo.tech a donc développé une solution en ligne pour dématérialiser la gouvernance des entreprises. Son atout est de réunir plusieurs outils sur une même plateforme pour s’adapter aux entreprises en fonction de sa taille et de ses spécificités. Ancienne avocate, Inès Hamy, cofondatrice et présidente d’Octolo.tech, a travaillé dans l’univers des startups à Station F : « Aujourd’hui, une startup ne connaît pas forcément ces obligations de gouvernance, mais si elle ne les respecte pas, elle peut se retrouver à avoir des pénalités, des amendes ou voir sa levée de fonds être en échec, explique-t-elle. Ce n’est pas très compliqué, c’est simplement répétitif. »

La plateforme lancée en 2021 a donc pour but de simplifier le travail pour tous les interlocuteurs : « L’objectif est de fluidifier la prise de décision et les relations avec les avocats, le comptable ou bien les actionnaires et les investisseurs, souligne Inès Hamy. Nous avons par exemple la table de capitalisation, le registre des actionnaires et des mouvements, l’organisation des assemblées générales, des conseils d’administration, des comités, ainsi qu’une dataroom pour le stockage, le partage et la signature de documents. » Une initiative qui lui a permis de remporter le prix de l’entrepreneuriat féminin dans la catégorie « Innovation ». Un « vrai booster » pour celle qui part avec deux handicaps : « J’ai moins de 30 ans et je suis une femme, rappelle-t-elle. Je ne m’y attendais pas au début. Le prix nous permet donc d’avoir une certaine crédibilité et d’être mis en avant. Le prix est également une belle occasion de représenter l’entrepreneuriat féminin et ainsi pousser d’autres femmes à se lancer et à oser un peu plus. »

Actu Octo.tech_Ines_Hami

Octolo.tech compte aussi sur les acteurs publics pour développer son projet : « Je trouve vraiment remarquable l’engagement des personnes publiques du territoire, sachant qu’en plus, parmi nos clients, nous avons par exemple des bailleurs sociaux, fait remarquer Inès Hamy. Le fait d’être soutenu par la régionle département et les villes est très important pour nous. » Un soutien qui passe également par l’accompagnement du Catalyseur qui offre de nombreuses propositions : « Nous participons à la journée de l’entrepreneuriat féminin, nous avons des coachings, on nous a proposé des bureaux. De manière générale, le Catalyseur met tout en œuvre pour promouvoir l’entrepreneuriat féminin avec des événements et des rencontres. » Un engagement des collectivités qui permet à Octolo.tech de continuer à se développer.

Toutes les porteuses de projets sont soutenues par Paris Ouest La Défense pour permettre à leur startup de grandir sur le territoire. Le Catalyseur est le parfait relais pour répondre à leurs besoins relationnels ou matériels. Le Catalyseur propose également des rencontres avec d’autres acteurs de l’écosystème lors de la 4e édition de la journée de l’entrepreneuriat féminin du 92, organisée le 28 mars prochain avec France Active Métropole. Lors de cet événement, des ateliers collaboratifs, des jeux pour découvrir de nouveaux partenaires et renforcer ceux déjà existants, seront au programme de cette journée. Des tables rondes sont prévues avec des personnalités influentes comme Caroline Mignaux (Entrepreneure et LinkedIn Top Voice), Romain Coique Morin (entrepreneur dans le secteur du développement personnel), Djibril Sako (enseignant et cavalier) ou encore Maryline Perenet (Femmes Forbes 2023). L’ambition de cette journée est d’accroître le développement de l’entrepreneuriat féminin sur le territoire de POLD. Vous pouvez vous inscrire dès à présent et découvrir le programme complet de la journée de l’entrepreneuriat féminin du 92.

À ne pas manquez pas !

4e édition de la Journée de l’Entrepreneuriat Féminin du 92

Jeudi 28 mars – 9h30 – 18h

Cette journée a pour but de propulser les projets et renforcer les liens avec des acteurs stratégiques.

 

Au programme : tables-rondes, keynotes, netwworking, Gratuit et ouvert au public