Réduire le gaspillage alimentaire : les engagements concrets de pold et des communes

 

Le gaspillage alimentaire est un enjeu écologique, économique et social majeur. La France s’est engagée à réduire ce phénomène depuis les lois Garot (2016), EGalim (2018) et Climat et Résilience (2021), notamment via l’objectif national de réduction de 50 % du gaspillage alimentaire en 2025 pour la distribution et restauration collective et d’ici 2030 pour la production, transformation, consommation et restauration commerciale par rapport à 2015.

Mais de quoi parle-t-on ?

Le gaspillage alimentaire est défini comme « toute nourriture destinée à la consommation humaine qui, à une étape de la chaîne alimentaire, est perdue, jetée ou dégradée».

Le gaspillage alimentaire en quelques chiffres

En 2023, 9,7 millions de tonnes de déchets alimentaires ont été produits en France, soit 142 kg par personne (contre 8,8 millions en 2021). Parmi eux 3,8 millions de tonnes étaient encore comestible (produits abîmés, restes de repas, etc.) et cela à toutes les étapes de la chaîne alimentaire :

  • 76% de gaspillage alimentaire au stade de la production primaire ;
  • 27% de gaspillage alimentaire au stade de la transformation et conditionnement des produits dans l’industrie agroalimentaire ;
  • 37% de gaspillage alimentaire au stade de la distribution ;
  • 49% au stade de la consommation hors domicile (restauration collective et commerciale, etc.) ;
  • 31% de gaspillage alimentaire au stade de la consommation à domicile.
Source : Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire ; SDES 2025

Parmi les 4,2 millions de tonnes de déchets alimentaires générés par la consommation à domicile des ménages, 69% sont non comestibles (les épluchures, les os, les arêtes ou les coquilles d’œufs, etc.). Le gaspillage alimentaire représente donc près de 1,3 million de tonnes de déchets issus des parties comestibles des aliments.

Pourquoi réduire le gaspillage alimentaire est une priorité

La réduction du gaspillage alimentaire répond à trois enjeux :

  • Environnemental : si le gaspillage alimentaire était un pays, il serait le troisième plus gros pollueur, juste après la Chine et les États-Unis. Gaspiller des aliments c’est utiliser des ressources naturelles et émettre inutilement des gaz à effet de serre lors des phases de production, transformation, conservation, emballage et transport.
  • Économique : le gaspillage alimentaire engendre des coûts de traitement des déchets qui pourraient être évités si les produits n’étaient pas jetés. Il coûte en moyenne 159€ par personne par an pour les ménages français.
  • Éthique et social : le gaspillage alimentaire est d’autant plus inacceptable lorsque l’on sait qu’en France 1 personne sur 10 rencontre des difficultés pour se nourrir.

Chartes, partenariats, actions locales : POLD intensifie la lutte contre le gaspillage

Face à l’urgence écologique et sociale, Paris Ouest La Défense (POLD) a choisi de faire du gaspillage alimentaire un axe fort de sa politique de développement durable. À travers son territoire, de nombreuses villes expérimentent, innovent et s’engagent aux côtés des commerçants, des établissements scolaires, de la restauration collective et des associations. Ces initiatives locales, portées par les villes du territoire, s’articulent avec l’action coordonnée de POLD, qui fédère et amplifie les efforts. Ensemble, elles dessinent une dynamique collective pour réduire le gaspillage, valoriser les ressources et renforcer la solidarité.

À l’échelle territoriale, POLD fédère les initiatives locales, en déployant des chartes communes et en soutenant les villes dans leurs actions concrètes.

Fort de ces initiatives territoriales, l’Etablissement Public Territorial Paris Ouest La Défense s’est inspiré des actions menées sur le territoire, afin de proposer trois chartes de lutte contre le gaspillage alimentaire à destination des commerçants, des supermarchés et des services de restauration collective. Ces chartes ont pour vocation d’accompagner les villes dans leurs actions de prévention des déchets alimentaires. Elles pourront proposer aux différents acteurs de l’alimentation de devenir signataires de ces chartes en s’engageant à toute ou partie des actions visant à réduire le gaspillage alimentaire. Paris Ouest La Défense accompagnera les villes dans la mise en œuvre des chartes, mais également dans le suivi des actions et les engagements partenariaux  avec les acteurs du secteur (Phénix, Chaînon manquant, etc.).

Pour connaître les gestes simples à adopter au quotidien consultez la page dédiée de POLD ici

Quelques exemples d’actions réalisées sur nos communes

Courbevoie s’affirme comme un territoire pilote, en multipliant les partenariats et en obtenant une reconnaissance internationale pour ses actions concrètes et durables.

Courbevoie fer de lance de la lutte contre le gaspillage alimentaire sur le territoire de Paris Ouest La Défense met en place progressivement, depuis 2021, des chartes d’engagement contre le gaspillage alimentaire avec les supermarchés, les hôpitaux, la restauration collective de la commune et les commerces de bouche. Grâce à ces chartes et aux engagements des signataires, environ 500 000 repas ont été sauvés et redistribués aux associations caritatives. De plus, elle a été reconnue au plan international pour sa lutte contre le gaspillage alimentaire et la précarité alimentaire, en intégrant en 2024 l’initiative « villes vertes » de la FAO, Organisation des Nations-Unies pour l’agriculture et l’alimentation.

 

 Dans le sillage de Courbevoie, Puteaux s’engage à son tour, en combinant chartes « anti-gaspi » et sensibilisation des jeunes générations dans les écoles.

La ville de Puteaux, inspirée portée par la mobilisation de Courbevoie dans la lutte contre le gaspillage alimentaire, a développé ses propres chartes « anti-gaspi ». Depuis près de 90 000 repas ont déjà été sauvés. Parallèlement, la commune se distingue dans les établissements scolaires en menant des actions de sensibilisation :

  • Intervention dans les écoles
  • valorisation des biodéchets
  • Campagnes « Appétit de moineau / Faim de loup »
  • Trophée de la fourchette d’or

 

À Rueil-Malmaison, la lutte contre le gaspillage alimentaire passe par les cantines scolaires, où des dispositifs innovants allient redistribution, bio et compostage.

Dans les cantines scolaires de la ville de Rueil-Malmaison, le dispositif « petite et grande faim » permet d’adapter les portions aux besoins des élèves, tandis que les denrées non consommées sont redistribuées à des associations comme le Secours populaire, la Croix-Rouge ou les Restos du Cœur. De plus, la ville intègre désormais au moins 30 % de produits bio dans les repas et déploie des outils concrets pour sensibiliser et agir : tables de tri, fontaines à eau, composteurs, ainsi qu’un projet de méthanisation. La ville a également mis en place une charte de lutte contre le gaspillage alimentaire adoptée le 5 juillet 2022 en partenariat avec la structure Phenix.

 

Levallois-Perret mise sur la mobilisation de ses commerces et établissements scolaires, grâce à une charte ambitieuse et des initiatives originales comme le
« frigo solidaire ».

La ville de Levallois-Perret, a mis elle aussi en place des actions fortes pour réduire le gaspillage alimentaire sur la commune. Cela passe notamment par l’engagement des commerces alimentaires et restaurants à travers la signature de la charte anti-gaspillage alimentaire ainsi que leur participation à l’Éco-Trophée qui récompense l’engagement de ces derniers et des artisans dans leur action en lien avec le développement durable. Cette charte mise en place par la ville en 2024, compte désormais 58 signataires contre 35 lors de son lancement.

Cette charte s’accompagne également de mesures concrètes, comme par exemple l’introduction d’options végétariennes dans les menus des cantines scolaires, ainsi que le déploiement du dispositif « Troc zone », visant à limiter le gaspillage alimentaire en permettant aux élèves de deux écoles de bénéficier d’un « frigo solidaire ». Cette armoire réfrigérée permet aux enfants d’y stocker les aliments non consommés après leur repas.

 

La Garenne-Colombes choisit d’accompagner ses commerçants, en s’appuyant sur une convention partenariale pour limiter les pertes alimentaires.

En 2022, la ville a officialisé une convention partenariale avec Phenix, afin d’accompagner les commerçants de La Garenne-Colombes à réduire leur gaspillage alimentaire.

 

Chaque geste compte. Ensemble, agissons pour réduire le gaspillage alimentaire.