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L’économie circulaire et la transition alimentaire

L'engagement du territoire dans l'économie circulaire et la transition alimentaire

À l’occasion du mois de l’Économie sociale et solidaire (ESS), de nombreux acteurs de Paris Ouest La Défense (POLD) ont échangé lors des rencontres autour de l’économie circulaire et de la transition alimentaire le 28 novembre dernier. POLD souhaitait mener une réflexion commune sur les défis liés à ces trois sujets avec les entreprises et les collectivités du territoire. Conscient de leur importance, POLD s’engage déjà sur ces thèmes à travers son Plan climat air énergie territorial (PCAET) et le contrat de relance et de transition écologique avec l’État (CRTE). La Catalyseur de l’innovation et de l’entrepreneuriat a d’ailleurs fait de l’économie circulaire l’un de ses axes stratégiques majeurs pour 2024. Co-organisée par POLD, la région Île-de-France et la Chambre régionale de l’Économie sociale et solidaire (CRESS), la journée a pris la forme de tables rondes pour évoquer les retours d’expérience autour de trois thématiques : l’agriculture urbaine, la lutte anti-gaspillage et la gestion des biodéchets. L’après-midi s’est conclu avec des sessions de rendez-vous qualifiés entre les différents acteurs du domaine de l’ESS. Anne-Cécile Denis, directrice associée de l’agence de conseil Les Petites Rivières, a animé les tables rondes et a reçu de nombreux retours positifs sur l’événement : « L’initiative a été tout à fait appréciée puisque c’était nouveau à l’échelle du territoire de réunir autant d’acteurs dont plusieurs collectivités. » Les trois thèmes abordés lors de cette table ronde sont des sujets moteurs pour POLD puisque plusieurs expérimentations sont déjà en cours dans d’autres villes du territoire.

L'agriculture urbaine à Nanterre

L’agriculture urbaine est devenue un sujet essentiel pour Paris Ouest La Défense. La ville de Nanterre, la métropole du Grand Paris et l’association française d’agriculture urbaine professionnelle (AFAUP) étaient d’ailleurs invitées à la table ronde pour évoquer ce sujet. Dans l’ensemble de la métropole du Grand Paris, seulement 3 % de l’espace est consacré à des activités agricoles. Une part infime au vu des enjeux alimentaires du territoire. Les collectivités ont donc décidé de changer la donne en adaptant leur espace avec des potagers et jardins collectifs, des fermes urbaines participatives et des fermes urbaines spécialisées.

Sur le territoire de POLD, Nanterre fait figure d’élève modèle avec de nombreuses initiatives développées depuis 2021. Dans le cadre du partenariat entre la Métropole du Grand Paris et

La lutte anti-gaspillage à Courbevoie et Rueil-Malmaison

Paris Ouest La Défense fait également partie des territoires qui progressent le plus sur un autre axe stratégique de l’ESS : la lutte anti-gaspillage. Véritable enjeu contemporain, le Catalyseur a décidé de placer cette thématique au cœur de ces objectifs et les différents acteurs ne peuvent plus passer à côté de cette problématique environnementale, économique et sociale. POLD a la particularité d’avoir autant de travailleurs que d’habitants, un véritable défi en termes de gaspillage alimentaire. D’après l’ADEME, 14 % du gaspillage provient de la distribution et 33 % seraient dus à une absence de consommation. Les villes de Courbevoie et Rueil-Malmaison, pionnières sur la lutte anti-gaspillage, étaient présentes le 28 novembre dernier pour discuter des démarches qu’ils ont mises en place pour limiter cette pratique.

 

Courbevoie a ainsi été la première ville du territoire à signer une charte d’engagement contre le gaspillage alimentaire dans la grande distribution, encouragée par la loi Garot de 2016. 26 supermarchés de la ville ont signé une convention pour donner leurs invendus à une association caritative. Ces actions permettent de sauver et de redistribuer plus de 11 000 repas par mois. Depuis 2020, d’autres chartes ont été signées avec le secteur hospitalier ou bien avec la restauration scolaire de la ville.

Inspirée par Courbevoie, Rueil-Malmaison a adopté une charte d’engagement contre le gaspillage alimentaire en juillet 2022. L’objectif est de coordonner les actions déjà existantes et d’être un levier entre les différents acteurs (commerces, associations, etc.). Depuis le lancement de l’opération, plus de 30 commerçants ont réalisé des dons solidaires et plus de 200 000 repas ont été sauvés. D’autres initiatives existent comme les paniers anti-gaspi qui permettent aux habitants d’acheter à prix réduit ou l’instauration des assiettes « petite et grande faim » dans les cantines scolaires. 

La gestion des biodéchets à Levallois

Dans la continuité de la lutte anti-gaspillage, la gestion des biodéchets est devenue centrale pour POLD. Depuis le 1er janvier, toutes les collectivités doivent proposer une solution de collecte de biodéchets à leurs habitants. Selon l’ADEME, un tiers des poubelles d’ordures ménagères est rempli par des biodéchets. La ville de Levallois a donc décidé de lancer une expérimentation avant la mise en place obligatoire d’un nouveau volet de la loi « Anti-gaspillage alimentaire pour une économie circulaire » (Agec). L’objectif était d’analyser les comportements des habitants et d’identifier les dispositifs à mettre en place à l’avenir. La ville de Levallois est venue apporter un retour sur cette démarche.

Cette expérimentation a débuté en mai 2023. Pour le moment, il existe 3 bornes pour que les habitants puissent déposer des biodéchets ainsi qu’un triporteur pour la collecte. Pour participer à ces opérations, il faut se manifester à la mairie de Levallois pour obtenir des kits de tri. Dans le but de répondre aux enjeux, plus de 600 foyers se sont inscrits à cette initiative dont 271 foyers ont été actifs en octobre 2023. En six mois d’expérimentation, plus de 9,7 tonnes de biodéchets ont été collectées.

Derrière cette démarche qui va permettre à Levallois d’adapter son dispositif à la demande de ses habitants, l’intérêt de la ville est de continuer à communiquer pour mobiliser les usagers et de les accompagner dans les gestes de tri. Levallois ne compte pas s’arrêter là avec le développement du compostage collectif dans les quartiers : valorisation locale du compost, distribution de lombricomposteurs, etc. 

L’évocation de ces trois thématiques permettait donc de montrer les expériences inspirantes déjà réalisées et de réfléchir à de nouvelles suggestions. Derrière cette simple journée, l’ambition pour Paris Ouest La Défense est de coordonner les projets ou mettre en lien les acteurs pour créer des coopérations. L’économie circulaire est d’ailleurs l’un des grands enjeux du Catalyseur pour l’année à venir. Anne-Sophie Denis, qui a encadré une partie de la journée, démontre l’utilité de reproduire ces rencontres à l’avenir : « Si on veut accélérer les projets sociaux et environnementaux sur les territoires, il faut créer des synergies. Ce n’est pas la petite structure ESS dans son coin qui va tout faire seule, il faut qu’elle puisse connaître les entreprises et les collectivités du territoire. De même, les collectivités ne peuvent pas monter toutes seules de nouveaux projets. » La valorisation des projets déjà en place fait partie des démarches qui pourront inciter le développement des relations entre les différents acteurs du territoire. 

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